Et à l’École normale Ignace-Bourget
Les futures profs vont aussi à l’école…
Nous sommes à l’automne 1956. Cette photo provenant de la collection Sœur Claire Lanthier, c.s.c., présente une classe de belles-lettres à l’École normale Ignace-Bourget. Cette école spécialisée dans la formation des enseignantes de niveau primaire était située dans l’édifice accueillant actuellement la Bibliothèque et la Maison de la culture du Plateau-Mont-Royal.
La formation était dispensée par les Sœurs de Sainte-Croix. Nous voyons ici, sur la photo à gauche, sœur Marie-Gilberte de la Croix entourée de son groupe d’étudiantes. Ces futures enseignantes étaient appelées à œuvrer auprès des filles.
La musique fait partie des apprentissages
Sur la photo de droite, le groupe participe à une audition de disques. Cette activité à caractère éducatif et culturel permettait de s’initier à différents genres musicaux.
Et aussi le théâtre
Graduation en 1960
Son parcours scolaire a totalisé 15 années :
- 7 années pour le niveau primaire
- 8 années pour le « cours classique » ainsi nommées :
- Éléments latins
- Syntaxe
- Méthode
- Versification
- Belles-lettres
- Rhétorique
- Philosophie I
- Philosophie II.
Par la suite, Claire Lanthier s’est engagée dans la vie religieuse au sein de la congrégation des Sœurs de Sainte-Croix, celles-là mêmes qui l’avaient formées.
25e anniversaire de la Maison de la culture du Plateau-Mont-Royal
À cette occasion, au mois de juin 2009, sœur Claire Lanthier a partagé ses souvenirs :
Témoignage… de sœur Claire Lanthier, c.s.c.
Le 465 Mont-Royal : un haut lieu de culture, bien avant la fondation des maisons de la culture.
Dès 1896, les Sœurs de Sainte-Croix y ont édifié un pensionnat pour jeunes filles : le Pensionnat Saint-Basile. Geste audacieux à l’époque mais geste empreint du charisme d’éducation de la congrégation : cours de formation générale et activités variées.
Attentives aux besoins du milieu, elles y ont ensuite dirigé un externat pour les élèves du primaire tout en demeurant attentives à un autre besoin tout aussi urgent : la formation d’enseignantes. Les Sœurs tenaient bien une École Normale, mais c’était loin, à Mont-Laurier, dans les Hautes-Laurentides. Aussi, au début des années ’50, elles ont ouvert l’École normale Ignace-Bourget, en l’honneur de l’ancien évêque de Montréal, celui-là même qui a fait venir les sœurs du Mans, France, en 1847.
Une troupe ambulante est venue jouer Andromaque de Jean Racine : Denise Pelletier dans le rôle-titre, son frère Gilles tenant le rôle de Pyrrhus… Le professeur d’art dramatique et de diction, Madame Huguette Uguay, y jouait le rôle de la confidente. Comme étudiantes, sous la direction de Madame Uguay, on y a présenté Les Femmes savantes de Molière, ou encore le Poisson d’Or de Félix Leclerc…
Une normalienne a conçu une mise en scène du Messire François de Léon Chancerel… ce qui fut apprécié non seulement des normaliennes et de leurs parents et amis, mais aussi d’un public plus large, d’élèves des autres écoles…
Le vendredi soir, les débats étaient moins sérieux… un groupe de normaliennes se retrouvait au restaurant La Lorraine, coin Mont-Royal et Saint-Denis, pour résoudre, autour d’une table ronde, tous les problèmes du monde tout en sirotant une boisson gazeuse étirée tant que les serveuses ne venaient pas prier les étudiantes de se retirer afin de laisser la place aux clients qui venaient souper.
À l’oiseau matinal envolé des broussailles
Pour prendre sa gorgée à même le soleil.
Ah ! si les murs pouvaient parler… pour parodier Lamartine :
École Normale Ignace-Bourget
Baccalauréat en Pédagogie
1956-1960